24 mai 2014
Histoire d'un jour commun
(toutes les morts à tes yeux d'or
ont la douceur des soirs d'hiver)
tu as longé le canal il était tôt le soleil à peine
lançait sur toi son premier rayon tu étais le seul à être éveillé
et debout tu passais sur les quais silencieux
le fleuve gris remuait au rythme de tes pas
une odeur rance montait l'urine nocturne de ceux
qui dormaient encore le corps entreposé à l'arche protectrice
tu as guetté le moindre souffle le moindre chant
d'oiseau qui aurait prouvé qu'autour de toi le monde
était bien vivant malgré ses couleurs de désastre
mais à l'aurore fragile tout est resté immobile
et le spectacle tragique de ces rives éteintes a fait grandir
ton désir indicible d'y demeurer toujours
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