2 juin 2014
Il n'y a pas de nous au présent
nous sommes
les hommes de faïence
le regard brisé au premier sursaut
- dans dix ans je te recroiserai
il fera froid ce sera un soir de décembre dans une avenue de Paris trop peuplée
pourtant ton ombre saisira la mienne -
j'ai descendu
les caveaux du temps
jusqu'à retrouver ton visage
- il te faudra un instant mais bientôt
tu me reconnaîtras comme on découvre une photographie entre les pages
d'un roman qu'on n'aurait jamais eu le courage d'achever -
nos lèvres
n'ont plus
de langue commune
- nous nous saluerons les joues rosies
notre peau aura ce frisson ancien cette mélancolie du corps abandonné
et la nuit viendra rompre nos illusions momentanées -
nous sommes
les hommes boussoles
entre les horizons écartelés
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